mes ancêtres ont chaussé le sol
la terre a parcouru chaque recoin
de leur peau amour
et a peint le savoir
le long de leurs toiles
pour que chacune
devienne œuvre
de pur
miracle
bercés par le relief
des textures de langues
qui se sont tapies
dans nos bedons
les pieds de mon père
ont passé plus de 10 ans
à cultiver un tissu de communion
entre peau de forêt
et paume de pied
les souliers
ont toujours été
rapiécées
parcelles de ville
dans la symphonie
que porte la jungle
et moi
papaye aquarelle
je suis née pour chausser
le béton et le deuil
la création comme seul repère
je continue à marcher
mes pieds touchent le sol
j’avance
mais mes racines
saignent